L’OHÉS a créé l’oratorio « La Vità di Maria » de Nino ROTA
L’Orchestre d’Harmonie de l’Électricité de Strasbourg a créé l’événement le samedi 4 juin au PMC. Un oratorio du compositeur fétiche de Fellini, Nino ROTA, la « Vità di Maria », y a été donné pour la première fois en France, et en création mondiale dans la version pour orchestre d’harmonie.
Ils n’étaient pas moins de 180 musiciens, solistes et choristes sur la scène d’une salle Erasme comble, pour donner à cette œuvre méconnue ses lettres de noblesse.
En effet, la Vità di Maria est quasiment un opéra sur scène, une « représentation sacrée en 16 tableaux et un Interlude » comme l’indique le sous-titre.
Marc Schaefer, qui en a réalisé la transcription, a dirigé de mains de maître cette œuvre d’une heure et trente minutes, en laissant l’auditoire dans une méditation extatique.
Dès les premières notes, le narrateur (Mario Montalbano – ténor) annonce d’une voix puissante les drames qui vont se jouer tout au long de la partition, harmoniquement très complexe.
Commençant à la Genèse avec l’histoire du serpent qui devra dorénavant « ramper et manger la poussière », la Vità di Maria retrace tous les événements marquants de la vie de la Madone.
Mario Montalbano a su tenir les auditeurs en haleine par sa voix précise et puissante. Une vraie performance vocale pour ce rôle de narrateur qui intervient tout au long de l’ouvrage.
Xenia Ganz a montré la chaleur de son timbre de mezzo-soprano dans les interventions d’Anne et d’Elisabeth.
Patrick Labiche (ténor) a tenu avec force le rôle de l’ange annonciateur.
Francisco Cabrera (basse) après un Joachim et un Zacharie convainquant a su, en quelques notes à la fin de l’œuvre, faire passer la douleur du Christ crucifié, donnant une dimension très émouvante au drame de la Passion.
Enfin Nathalie Gaudefroy (soprano) tenait le rôle titre dans une « Marie » impressionnante de vérité et d’humanité. Son timbre chaleureux et son expressivité ont plongé la salle dans une émotion palpable
La maîtrise Ste Philomène de Haguenau a fait preuve d’un grand professionnalisme avec ses 30 enfants, très jeunes pour la plupart.
Le grand chœur mixte, réunion de membres de l’Ensemble Vocal Universitaire de Strasbourg, de la Cohue, de Vocalises et de la Chorale Strasbourgeoise a été largement sollicité comme personnage notamment la voix de Dieu, les prêtres, les bergers, les soldats d’Hérode, les invités aux noces de Cana, les apôtres etc… et dans un rôle lyrique créant le lien entre un épisode et le suivant.
Une soirée mémorable, peu ordinaire, proposée par l’OHÉS qui une fois de plus est sorti des sentiers battus avec une belle réussite.
Le fruit de la collecte 10 000 Euros a été reversé à la Fabrique de la Cathédrale, dans le cadre du millénaire de ses fondations.